Un petit air d'opéra.
Moi : Pourquoi personne ne m'invite d'après vous ? Mes cheveux rebelles ? mon jeans à franges ?
Le quidam : Si je savais danser, je vous aurais invitée, - en premier.
Une danseuse passant par là : personne ne m'a encore invitée moi non plus.
Moi : Ne restez donc pas là ! Il ne peut y avoir qu'une Eurydice en enfer.
Le quidam, inspiré : L'enfer c'est les autres.
Moi : c'est surtout du licencieux caché aux âmes chastes.
Elle, abattue : La censure est partout.
Moi, dubitative : J'aurais du mettre un haut moins criard.
Un drame était entrain de se nouer peut-être. Lyrique le drame ?
Derrière, une femme en louait une autre pour sa féminité. Dos dénudé, belle, jeune, grande : ce n'était pas bien difficile.
Mais je ne me suis pas transformée en pierre et mon attente fut finalement récompensée. Il n'y aurait pas de drame, juste une gentille opérette sans paroles. J'ai pu de Soliste invisible et sans livret me transformer en danseuse de ballet heureuse.
C'était hier soir à la milonga alternativa à l'Opéra. J'ai aimé la musique, les danseurs, l'ambiance, tout quoi - même moi, avec mon jeans à franges et mon haut criard.